Un moment fort de partage autour du rapport de la CIASE

Le 11 février dernier, une soirée ouverte à tous était organisée au centre Saint-Paul à Villefontaine pour échanger autour du rapport de la CIASE (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église).

Les résultats de ce rapport, paru en octobre, ont sidéré, révolté, affligé… Passé le temps de la sidération, il était important de nous retrouver pour en discuter entre frères et sœurs d’une même Église.

L’équipe paroissiale a confié la préparation et l’animation de cette rencontre à un binôme de laïcs composé d’une paroissienne et d’un paroissien, dans le but de favoriser un même niveau d’expression de toutes et tous.  Une trentaine de personnes était là pour vivre ce temps fort et précieux.

Suite à un court temps de chants et d’intentions de prières, des vidéos de témoignages de victimes et de présentation du rapport par Jean-Marc SAUVE (président de la CIASE) ont permis de partager un même niveau d’information.

Après cette écoute attentive, nous nous sommes tournés les uns vers les autres et avons partagé notre état d’esprit / état de cœur grâce à des cartons de couleurs.

Chacun et chacune était alors invité à prendre librement la parole pour exprimer ressentis, questionnements, incompréhensions, espoirs…

Au cours de ces échanges, différents sentiments ont été partagés :

• de la colère (contre les agresseurs, envers un système qui encourage le secret ou la complicité…),
• de la tristesse (pour les victimes en premier lieu, mais aussi pour l’Église et pour son message dévoyé, pour les laïcs ou clercs affectés par une crise de confiance…),
• des interrogations (à propos du passé et à propos de l’avenir),
• de l’espoir (libération de la parole, mise en mouvement des clercs et des laïcs…).

Avec ces partages, de nombreux thèmes ont été abordés :

• la place du prêtre et le regard que les laïcs portent sur eux,
• l’historique de notre paroisse,
• l’indemnisation des victimes et ce que cela implique (la place ambivalente de l'argent dans la réparation),
• la gouvernance de l’Église,
• la formation et l’accompagnement  des prêtres,
• l’avenir du fonctionnement de l’Église et la place des laïcs…

Cette soirée nous a sans doute bousculés et interrogés mais dans un climat de fraternité bienveillante et vivante. Ce temps correspond pleinement à l’esprit synodal (comme le temps pris lors de la célébration dominicale du 13 mars et comme d’autres temps suivront).

Être et faire Église, ensemble, intensément : cette expérience comme une belle promesse d’avenir !