Paroisse Saint Paul des 4 Vents
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2016 : Jubilé de la Miséricorde

 

Le pape François a annoncé un "Jubilé de la miséricorde" pour l'année 2016 (cf. la bulle d'indiction de ce jubilé).

 

Qu'est-ce que cela signifie au juste ?

Le Jubilé de la Miséricorde

"Du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Eglise catholique célébrera une Année Sainte extraordinaire. Ce « Jubilé de la Miséricorde » débutera par l’ouverture de la Porte Sainte à la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la fête de l’Immaculée Conception et se terminera par la solennité du Christ Roi.

L’ouverture du prochain Jubilé se fera à l’occasion du 50ème anniversaire de la clôture du Concile oecuménique Vatican II, en 1965, et pour cela il revêt une signification particulière qui pousse l’Eglise à continuer l’oeuvre entamée par Vatican II.

Pendant le Jubilé, les lectures pour les dimanches du temps ordinaire seront tirées de l’Evangile de saint Luc, « l’évangéliste de la miséricorde ». Sont très connues, dans l’Evangile de la Miséricorde de Luc, les paraboles: la brebis égarée, la drachme perdue, le père miséricordieux."

 

Extrait du communiqué de la conférence des évêques de France : Le Pape François annonce un « Jubilé de la Miséricorde »

Tout comprendre en 5' !

Au diocèse de Quimper, l'ouverture du Jubilé de la Miséricorde a inspiré l'équipe communication qui a monté une vidéo originale, très claire et dynamique pour expliquer ce qu'est ce Jubilé

Qu'est-ce que la miséricorde ?

Le mot "miséricorde" désigne, en hébreu, le cœur profond, les "entrailles" qui frémissent sous le coup de la douleur et de la peine. Quel père ou mère n'a ressenti cela en sachant son enfant malade, perdu ? La miséricorde apparaît donc comme l'attachement profond d'un être pour un autre et particulièrement de Dieu pour l'homme. Dans notre vie, Dieu souffre avec nous, il est bouleversé par nos malheurs, nos souffrances et notre condition d'homme pécheur.

 

Dans un grand mouvement d'amour pour nous, il nous manifeste sa tendresse, nous aide concrètement dans nos vies, nous témoigne sa "miséricorde", nous pardonne nos manquements, nos faiblesses, nous envoie son Fils. Dans le Nouveau Testament, Jésus nous invite à faire de même envers nos frères : "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux" (Mt 5,48). C'est l'une des conditions de la vie éternelle.

 

> Comment percevons-nous la miséricorde de Dieu ?

 

Dans notre vie de foi, c'est au travers du sacrement de réconciliation en particulier que nous percevons la miséricorde de Dieu et plus largement dans la prière et les différents sacrements dans lesquels est communiqué le don de Dieu. Le pardon de Dieu nous remplit de joie et d'allégresse, nous redonne la paix. Mais ce n'est pas tout. Dieu nous manifeste aussi son attachement, sa miséricorde, au travers de personnes,  d'événements concrets, de rencontres,  qu'il faut savoir relire dans sa vie.

 

> La miséricorde selon le pape François

 

Le pape François a dédié son premier Angelus, après son élection, au thème de la miséricorde. Voici ce qu'il a dit le 17 mars 2013 :

"Ressentir la miséricorde, ce mot change tout. C’est ce que nous pouvons ressentir de mieux : cela change le monde. Un peu de miséricorde rend le monde moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui a une telle patience...

Souvenons-nous du prophète Isaïe, qui affirme que même si nos péchés étaient rouges écarlates, l’amour de Dieu les rendra blancs comme neige. C’est beau, la miséricorde !

Je me souviens, à peine devenu évêque, en l’année 1992, est arrivée à Buenos Aires la Vierge de Fatima et l’on a fait une grande messe pour les malades. Je suis allé confesser, lors de cette messe. Et presque à la fin de la messe, je me suis levé, je devais administrer une confirmation. Est venue à moi une femme âgée, humble, très humble, elle avait plus de quatre-vingts ans. Je l’ai regardée et je lui ai dit : « Grand-mère — parce que chez nous, nous appelons ainsi les personnes âgées : grand-mère — vous voulez vous confesser ? ». « Oui !», m’a-t-elle dit. « Mais si vous n’avez pas péché... ». Et elle m’a dit : « Nous avons tous péché... ! ». « Mais peut-être le Seigneur ne les pardonne pas... ». « Le Seigneur pardonne tout !», m’a-t-elle dit : sûre d’elle. « Mais comment le savez-vous, vous, Madame ? ». « Si le Seigneur ne pardonnait pas tout, le monde n’existerait pas ». Il m’est venue l’envie de lui demander : « Dites-moi, Madame, vous avez étudié à la Grégorienne ? », parce que cela est la sagesse que donne l’Esprit Saint ; la sagesse intérieure vers la miséricorde de Dieu.

N’oublions pas cette parole : Dieu ne se fatigue jamais de nous pardonner, jamais ! « Eh, mon père, quel est le problème ? ». Eh, le problème est que nous, nous nous fatiguons ! Nous ne voulons pas ! Nous nous fatiguons de demander pardon ! Lui ne se fatigue pas de pardonner, mais nous, parfois, nous nous fatiguons de demander pardon.

Ne nous fatiguons jamais, ne nous fatiguons jamais ! Lui est le Père plein d’amour qui toujours pardonne, qui a ce cœur de miséricorde pour nous tous. Et nous aussi apprenons à être miséricordieux avec tous."

 

Dans notre diocèse...

Le Jubilé s'inscrit dans la cadre de l'Année de la Miséricorde et de l'Appel lancée le 1er septembre 2015 à l'intiative de Mgr Guy de Kerimel. Cette initiative diocésaine est présentée ici.

 

Le logo du Jubilé

Le logo et la devise, les deux ensemble, offrent une heureuse synthèse de l’année jubilaire.

Dans la devise Misericordiosi come il Padre (tirée de l’Evangile de Luc, 6,36) on propose de vivre la miséricorde à l’exemple du Père qui demande de ne pas juger ni condamner, mais de pardonner et donner l’amour et le pardon sans mesure (cf. Lc, 6,37-38).

Le logo – œuvre du Père Marko I. Rupnik, sj – se présente comme une petite somme théologique du thème de la miséricorde. Elle montre en effet le Fils qui charge sur ses épaules l’homme égaré, une image bien chère à l’Eglise ancienne, car elle exprime l’amour du Christ qui s’acquitte du mystère de son incarnation, par la rédemption. Ce dessin est réalisé de façon à faire émerger que le Bon Pasteur touche en profondeur la chair de l’homme et qu’il le fait avec un tel amour qu’il lui change la vie. Il y a, en outre, un détail qui ne peut pas nous échapper : le Bon Pasteur charge sur lui, avec une miséricorde infinie, l’humanité entière mais ses yeux se confondent avec ceux de l’homme. Le Christ voit par les yeux d’Adam, et celui-ci par les yeux du Christ. Chaque homme découvre ainsi dans le Christ, nouvel Adam, son humanité et le futur qui l’attend, en contemplant dans Son regard l’amour du Père.

Cette scène se situe à l’intérieur de l’amande, elle aussi un symbole cher à l’iconographie ancienne et du Moyen-Age, appelant la coprésence de deux natures, la divine et l’humaine, dans le Christ. Les trois ovales concentriques, en couleur progressivement plus claire, vers l’extérieur, évoquent le mouvement du Christ apportant l’homme en dehors de la nuit du péché et de la mort. D’ailleurs, la profondeur de la couleur plus foncée évoque aussi l’impénétrabilité de l’amour du Père qui pardonne tout.

6 mots-clés pour comprendre le Jubilé

> Jubilé

Le nom de « jubilé » vient du mot hébreu yôbel (voir plus loin), qui a donné le mot latin jubilare, se réjouir. Dans l’absolu, c’est une fête qui marque l’anniversaire d’un événement joyeux, religieux ou profane (naissance, mariage, ordination, règne, entrée dans une entreprise, etc.) Dans la tradition catholique, c’est un grand événement religieux, également appelé Année Sainte.

 

> Porte Sainte

C’est une porte habituellement murée et ouverte à l’occasion d’une Année Sainte. Les quatre basiliques majeures de Rome (Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-murs) en possèdent une. Trois autres édifices catholiques dans le monde également : la basilique Sainte-Marie de Collemaggio, dans les Abruzzes en Italie (la plus ancienne des sept) ; la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle et (depuis le 8 décembre 2013) la basilique-cathédrale de Notre-Dame de Québec. Le rite d’ouverture et de fermeture de la Porte Sainte de ces basiliques remonte au XVIe siècle. En l’an 2000, le pape Jean-Paul II a procédé lui-même à l’ouverture et la fermeture des portes des quatre basiliques romaines. Comme tout signe, la Porte Sainte a une signification : l’Année Sainte n’est pas un rituel au pouvoir magique. C’est un chemin de conversion et de grâce offert à chaque fidèle, pour s’unir davantage au Christ.

 

> Yôbel

C’est le nom de la trompette (en réalité une corne de bélier) avec laquelle les Hébreux annonçaient l’année jubilaire. Celle-ci plonge en effet ses racines dans l’Ancien Testament. Chez les juifs, c’était une année proclamée de justice et d’égalité, de mansuétude et d’affranchissement. Elle permettait (notamment) la restitution des terres, la rémission des dettes, la libération des esclaves et le repos de la terre. Elle tombait tous les 50 ans.

 

> 1300

C’est la date du premier jubilé de l’histoire de l’Église, qui reprenait une antique tradition en la spiritualisant davantage. Il fut convoqué par le pape Boniface VIII. Il offrait la « rémission très complète » de leurs péchés à ceux qui venaient en pèlerinage à Saint-Pierre de Rome. Les pèlerins affluèrent en masse de toute l’Europe... ce qui n’alla pas sans poser de problème ! Parmi eux : Dante, Cimabue, Giotto, Charles de Valois, frère du roi de France, et son épouse Catherine… Dante en fait écho dans sa Divine Comédie. Par la suite, l’Église décida de fixer un jubilé ordinaire tous les 25 ans, pour fêter la naissance du  Christ et permettre à chaque génération de vivre au moins une Année Sainte. Le dernier des 26 jubilés ordinaires de l’Église catholique est celui de l’an 2000, convoqué par saint Jean-Paul II. Le précédent avait été décrété en 1975 par Paul VI.


> Année Sainte

Année de rémission et des peines dues aux péchés, c’est aussi celle de la réconciliation, de la conversion et de la pénitence sacramentelle. Et par voie de conséquence, celle de la solidarité, de l’espérance, de la justice et de l’engagement au service de Dieu et des frères, comme le rappelle le portail de la Conférence de évêques de France. Elle est d’abord et avant tout centrée sur le Christ.


> Année Sainte extraordinaire

La tradition de convoquer des jubilés extraordinaires remonte au XVIe siècle. Les dernières Années Saintes extraordinaires du siècle passé ont été celles de 1933, de 1963 et enfin 1983, convoquées par Pie XI, Paul VI et Jean-Paul II pour célébrer la Rédemption de l’humanité par le Christ (mort à 33 ans). L’année mariale de 1987-1988 est aussi considérée comme une année de grâce extraordinaire. Celle que convoque le pape François, du 8 décembre 2015 (fête de l’Immaculée Conception) au 20 novembre 2016 (fête du Christ Roi), et qui marque le cinquantenaire de la conclusion du Concile Vatican II, est également une Année Sainte extraordinaire. Elle sera placée sous le signe de la Miséricorde.